BARBAGELATA Charles, Baptiste

Charles BARBAGELATA naît le 16 novembre 1918 à Ajaccio, Corse.

Charles est donc né quelques jours après la victoire de la Première Guerre mondiale…
Il ne sait pas encore qu’il jouera un rôle important lors de la seconde, en s’engageant dans le fameux Special Air Service (SAS).
Charles est Corse et aura toujours un caractère bien trempé et très affirmé, à l’image des irréductibles de l’Île de Beauté, même si son père était militaire en poste en Algérie.

C’est pour cela que la guerre le trouve à Constantine, où il est appelé sous les drapeaux le 16 septembre 1939 au sein du 3e Zouave. Il embarque pour la ville de Marseille le 25 mai 1940 pour arriver sur le front le 5 juin 1940.
Capturé avec son régiment et interné en région parisienne, il use de stratagèmes pour officier en tant qu’infirmier de circonstances. Profitant de cet emploi, il se transforme en faussaire et édite des faux papiers de sortie afin de faire évader une quinzaine de ses camarades : les autres passent avant lui !
À la limite de se faire démasquer, il profite du réseau corse, en la personne du maire de Courbevoie (un certain GRISONI...) pour s’évader le 14 juillet et réussir à se faire démobiliser réglementairement par les Allemands !
Il rejoint enfin son oncle à Marseille, fonctionnaire dans cette ville. Ce dernier refuse que Charles parte pour Londres, car il a promis à son père de le renvoyer en Algérie. Il embarque pour Alger pour rejoindre la famille dans le Constantinois. Il reprend là-bas un travail administratif de secrétaire de mairie.

Suite au débarquement des Alliés en Afrique du Nord en novembre 1942, Charles est remobilisé au sein de son régiment (le 3e Zouave) à Constantine, et se fait remarquer pour être employé au sein de l’état-major.
Charles veut toujours rentrer au service de la France libre, et réussit grâce à un aumônier protestant qui travaille au 2e bureau, le Capitaine COOK. Celui-ci lui donne dans un premier temps le statut d’interprète officiel pour interroger les prisonniers italiens. Ce capitaine lui fournit ensuite un laissez-passer pour se rendre en Tunisie puis en Tripolitaine en se cachant de l’armée de GIRAUD, car il est très mal vu d’être gaulliste en AFN, au printemps 1943.

C’est ainsi qu’il devient Français libre en s’engageant au sein du 3°BIA en Libye à l’été 1943. Il embarque finalement d’Algérie en octobre 1943 pour rejoindre la Grande-Bretagne début novembre et commencer le très dur entraînement des parachutistes de la France libre au sein du 3e BIA / 3rd SAS.

Parachuté en France occupée fin août 1944, dans le cadre de l’opération ABEL avec le 2nd Squadron du Capitaine SICAUD, il est alors caporal au moment des durs combats de Clerval, auxquels il participe à compter du 5 septembre.
Ses souvenirs sont encore très précis quant au mitraillage des wagons allemands et des combats autour du pont stratégique enjambant le Doubs. Il participe aussi à la libération d’Accolans le 14 septembre, tout cela aux côtés du Lieutenant Edgar Tupët Thomé.
Il effectue avec ce-dernier et un autre caporal une reconnaissance importante en territoire ennemi au profit du renseignement américain, afin de déceler une unité blindée allemande.

Nommé sergent après le regroupement des deux bataillons SAS en Champagne, il est affecté à l’état-major du 3rd Bataillon, ayant été repéré pour ses qualités de discrétion et de chiffreur, afin de tenir un poste très sensible.

A la fin de la guerre, il retourne dans l’administration en Algérie, avec le sentiment d’avoir fait son devoir envers sa patrie, toujours dans la discrétion...

Publiée le , par Citronnelle, mise à jour

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Sources - Liens

Service historique de la Défense, GR 16P 31219
© Photo famille Barbagelata