SIBARD Jack, Lucien, Emile

Jack Lucien Sibard naît le 29 mars 1921 à Paris.

À la déclaration de la guerre en septembre 1939, il s’engage dans la Marine marchande française. Il échappe miraculeusement au torpillage de son bateau par un sous-marin allemand au début du conflit.
Il décide de disposer de son statut de marin pour s’engager au plus tôt au service de la France libre dès que l’occasion se présentera. Il y parvient en quittant son bateau en Afrique du Sud, le 3 novembre 1941, où il réussit à rallier les Forces françaises libres à la date du 5 novembre.

Jack Sibard rejoint ensuite les Forces françaises libres du Levant en Syrie, et entend parler de la compagnie de parachutistes de Bergé, qu’il réussit à intégrer début 1942.
Il suit alors un entraînement très poussé comme l’ensemble du Free French Squadron en Égypte, intégré au fameux SAS (Special Air Service), installé au camp de Kabret sur le canal de Suez en Égypte.

Au terme de cet entraînement de parachutiste - commando très exigeant, il fait partie des trois SAS à être sélectionnés par le capitaine Bergé lui-même, afin de participer au fameux raid contre l’aérodrome d’Héraklion sur l’île de Crète.
Ce raid fait partie des premières missions d’envergure confiées aux SAS français, dans le cadre de la vaste opération lancée en faveur de la préservation des deux convois maritimes lancés au secours de l’île de Malte, asphyxiée au beau milieu de la Méditerranée...
Le sabotage des avions allemands de l’aéroport d’Héraklion a lieu dans la nuit du 13 au 14 juin 1942 après quelques péripéties de mise en place, le sous-marin désigné les ayant déposés plus loin que prévu à l’origine. La mission est néanmoins une totale réussite, détruisant plus d’une vingtaine d’avions, et semant le désordre dans les garnisons de l’île. Les troupes allemandes se lancent donc dans une terrible chasse à l’homme dans l’ensemble de l’île, et retrouvent le commando dans son repli vers le sud de l’île. Encerclés par les Allemands, les échanges de coups de feu ne durent pas mais se soldent par la mort du premier SAS en opération, à savoir le tout jeune Léostic, et la capture des trois autres : Bergé, Mouhot et Sibard.
Les prisonniers sont interrogés, puis transférés en Allemagne via l’Italie.

Jack parvient finalement à s’évader début 1943 et à rejoindre la Grande-Bretagne au printemps 1943 au terme d’un long voyage rempli de péripéties...
Accueilli à son retour par le contre-espionnage britannique pour écouter son récit, Jack Sibard est finalement gardé au secret tout le reste de la guerre, les Britanniques craignant par-dessus tout qu’un élément du SAS ne retombe dans les filets des Allemands lors d’une prochaine opération. Il ne sera rendu aux autorités françaises qu’en mars 1945...

Jack Sibard restera jusqu’à sa disparition à l’été 2019 comme le dernier représentant de ce fameux raid sur la Crète, et le dernier représentant du Free French Squadron, marqué à jamais par cette épopée qui donnera naissance au mythe des SAS Français.

Publiée le , par Citronnelle, mise à jour

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Sources - Liens

Service historique de la Défense, GR 16P 547403
Entretiens du comité historique avec Jack SIBARD
©Photo famille Sibard