Le 17 août 1942, le cargo Nino-Bixio est en train d’effectuer la traversée de la Méditerranée. Il fait partie d’un convoi léger composé de deux cargos, accompagnés de deux destroyers et de deux torpilleurs pour leur protection.
Venant de Benghazi, ils transportent un peu moins de 7000 prisonniers dont 4000 sur le "Nino Bixio", parmi lesquels 400 français FFL de Bir-Hakeim et 12 S.A.S du French Squadron.Les deux cargos malgré le transport de nombreux blessés n’arboraient pas de Croix-Rouge.
Il est 16h33, lorsque les passagers ressentent soudain une violente secousse suivie d’une assourdissante explosion. Le bateau vient d’être touché par une torpille lancée par un sous-marin britannique le HMS Turbulent.
Le navire se met à gîter rapidement par tribord lorsqu’un paquet de mer s’engouffre dans les cales et provoque la relève du bateau. Une seconde torpille explose dans la salle des machines tuant sur le coup beaucoup de Sud-Africains. Les prisonniers paniqués se ruent sur les échelles pour sortir des cales. Après la cohue, les prisonniers veulent sauter à la mer pour s’éloigner le plus vite possible du navire et ne pas être happés par les remous occasionnés au moment où le bateau sera englouti par les eaux. Beaucoup ne savent pas nager mais se lancent à la mer à la recherche d’un objet flottant pour s’agripper. Finalement le navire s’est stabilisé et semble ne pas vouloir couler. Ceux qui ont fait le choix de rester à bord sont plus chanceux.
Vers 19 heures un navire torpilleur qui accompagnait le convoi, le Saetta, prend le Nino-Bixio en remorque le cargo pour le conduire au port grec de Navarin près de Pylos. Le capitaine du Saetta refuse de recueillir les centaines de naufragés encore à la mer estimant le risque trop important de devenir une cible pour un sous-marin anglais pouvant encore croiser dans les parages. Malheureusement beaucoup d’hommes à la mer non secourus se noieront.

Le 18 août 1942, vers 8 heures du matin, le Nino Bixio s’échoue sur une plage dans la baie de Navarin.
Les prisonniers survivants sont tous rassemblés sur le pont, et comptés.
On retrouve, dans la cale avant du navire, les corps de trois cent trente-six victimes, les deux tiers sont des Sud-Africains et un tiers (cent dix-huit) sont des Néo-Zélandais, tués lors de l’explosion de la première torpille. (Ils seront inhumés dans le cimetière de Pilos). Sur le pont du Nino Bixio, au terme de l’appel des prisonniers, on dénombre plusieurs centaines de prisonniers manquants (selon les sources entre mille cinq cents à trois mille manquants).
Concernant les Français il en manque 143 (la plupart noyés), dont douze Polynésiens du Bataillon du Pacifique qui avaient participé à la Bataille de Bir-Hakeim et 7 parachutistes de la 1re Compagnie d’Infanterie de l’Air dont voici la liste :
– Jean-Paul Tourneret
– Georges Royer
– Jean Royer
– Émile Logeais
– Henri James
– Aimé Gillet
– Isidore Jouanny