MONJARET Joseph, Marie

alias Frit, Legoff Hervé, Sifx

Joseph Monjaret naît le 24 août 1920 à Saint-Igeaux, Côtes-du-Nord.
Il est issue d’une famille nombreuse de cultivateurs.
Au moment de la défaite, il termine ses études de philosophie au collège des Cordeliers de Dinan.

Rejoindre la France Libre

Refusant l’armistice, il s’embarque avec son frère Constant le 18 juin à Loguivy-de-la-Mer sur le chalutier Reine Astrid qui gagne la Grande-Bretagne à Falmouth le 19 juin 1940. Il subit les interrogatoires d’usage de Patriotic School, puis s’engage dans les Forces françaises libres.

L’Infanterie de l’air

Joseph entend parler du recrutement de volontaires parachutistes par le capitaine Bergé, il se porte volontaire et fait parti des premiers à constituer la 1re Compagnie d’infanterie de l’Air. Breveté parachutiste à Ringway le 10 avril 1940, Joseph va enchainer les entrainements commando, marches de nuit, tir et close combat. La compagnie est quelques mois plus tard scindée en deux. Avec le capitaine Bergé, ceux qui partiront au Levant et avec le lieutenant Weil, ceux qui souhaitent rentrer dans l’action clandestine en France occupé. N’étant de toute façon pas apte aux TOE Joseph est dirigé vers la Station 36 de "Inchmerry house" ou d’autres stages dans les STS l’attendent (Sabotage, renseignement, radio,...).
C’est ainsi qu’en octobre 1941, Joseph intègre le BCRA. En France, il va servir de radio et de secrétaire à Jean Moulin alias « Rex », mais pas seulement.

Monjaret, radio de Jean Moulin

Le sergent-chef Monjaret est parachuté avec Raymond Fassin (deuxième radio) et Jean Moulin la nuit du 1er au 2 janvier 1942 près du marais des Baux de Provence (Bouches-du-Rhône).
Joseph alias Sfix pour ses mission de radio, va s’installer à Orange et émettre pendant cinq mois les messages entre "Rex" et le BCRA.
Début juin 1942 Joseph est repéré, il s’installe sur Lyon. Jean Moulin le charge des liaisons entre le Comité National Français et le mouvement Franc-Tireur de la zone sud. Joseph n’est plus un simple radio, mais un agents de liaison du BCRA alias "Kim" auprès de « Franc-Tireur » et de « Libération ». Son travail consiste à déterminer les effectifs des mouvement et à s’assurer de l’encadrement des équipes. Les rapports permettent ensuite au BCRA de livrer du matériel, de l’argent et des armes.
Pour ses liaisons avec Franc-Tireur, Joseph Monjaret organise un secrétariat et il reçoit l’appui d’un radio et d’un instructeur saboteur. Joseph s’occupe également de la prospection des nouveaux terrains de parachutage et d’atterrissage, puis de les faire valider par Londres. Après l’installation d’un deuxième bureau à Toulouse, le BCRA lui demande de rejoindre l’Angleterre.

Arrestation et déportation

Avant de quitter la France, il rend visite à son contact du réseau Franc-Tireur à Lyon. C’est chez Lucie Ferlet que Joseph est arrêté, le 4 avril 1943, par trois agents allemands, dont un chef de la Gestapo de Périgueux. La fouille de la maison ne donne rien mais Joseph garde sur lui un papier compromettant, une lettre qui lui indique un pilote anglais qui a sauté dans la région, les noms des personnes qui l’ont hébergé ainsi que le numéro de son unité. Joseph réussit à faire passer une partie des documents à Lucie Ferlet et mange le reste. Malgré tous, Joseph sera interrogé pendant plus d’une semaine par la Gestapo et Klauss Barbie lui même qui n’obtenant rien l’envoie à Fresnes. Il y retrouve le général Delestraint qui lui apprend l’arrestation de Jean Moulin.
Joseph Monjaret sera déporté fin septembre 1943 d’abord quinze jours à Neue Bremm, puis à Mauthausen.

Libération

Libéré du camp de concentration de Mauthausen le 29 avril 1945, il rejoint la ferme familiale et retrouve son frère embarqué avec lui le 18 juin 1940, engagé aussi dans les FFL, il a rejoint le Tchad et fait les campagnes du Fezzan et de Tunisie dans la colonne Leclerc. Avec la 2e DB, il passe du Maroc en Angleterre, débarque en Normandie le 1er août 1944, participe à la libération d’Alençon, de Paris et de Strasbourg et termine à Berchtesgaden (le 4 mai 1945).

Lieux de mémoire

Publiée le , par Vigie, mise à jour

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Sources - Liens

Service historique de la Défense, GR 28P 4321 4
© Photo SHD Vincennes GR 28P 4321 4
Mémorial Jean Moulin Lien
Cluny Histoire d’histoire Lien