GRAZIANI, Jean, Antoine, Toussaint

Jean Graziani naît dans une famille corse le 15 janvier 1926 à Mondovi, Algérie.

Sa mère meurt en lui donnant le jour, c’est donc son père, grand invalide de guerre, qui l’élève jusqu’à son décès, alors que Jean n’a que de neuf ans. Il est élevé par une tante corse à Alger.
Il suit des études moyennes, plus intéressé par le jeu et la bagarre.
À quinze ans, il fait partie des Compagnons de France, organisation vichyste de jeunesse.

Le ralliement

Rapidement, il y deviendra chef d’équipe. En 1942, juste après le débarquement américain en Algérie, il s’engage dans l’US Army. Il a seize ans. C’est là qu’il fait connaissance avec la guerre. Les Américains le détachent à la 1è Armée Britannique avant de le libérer. Mais Jean ne veut pas en rester là, il rejoint les FFL à Alger et se voit affecté au 3ème Bataillon de l’Infanterie de l’Air.

L’Angleterre

Embarqué pour l’Écosse, Jean Graziani y suit l’entraînement très dur des SAS. Il se spécialise dans les explosifs avant de suivre le stage de sauts de Ringway et d’être nommé 1ère classe.

Au sein du 3e SAS Graziani est engagé dans l’opération Harrod et saute du côté de Savigny s/Grosne avec le stick de l’Aspirant Akar. Il sabote des ponts, 84 lignes et cabines d’aiguillages et décroche, emmenant avec lui ses huit compagnons blessés. Il n’a dix-huit ans. Il reçoit une citation à l’ordre de l’armée comportant l’attribution de la croix de guerre 39/45, la médaille militaire et est nommé sergent.

Le 3e RCP est regroupé, réembarqué, puis envoyé en Hollande dans le cadre de l’opération Amherst. La mission est de semer la confusion chez l’ennemi, empêcher la destruction des ponts, effectuer des missions de renseignements et de repérage d’objectifs.
Dans la nuit du 7 au 8 avril 1945, à cause d’une mauvaise météo, le largage des hommes est difficile. Ils atterrissent près d’un convoi allemand.
Jean Graziani, même isolé dans la forêt, se débrouille plutôt bien puisqu’il fait quatre prisonniers et parvient à rejoindre, le 11 avril, les Canadiens pour participer avec eux à des attaques.
Pour ses actes, il est récompensé d’une citation à l’ordre de la division.
L’opération Amherst dure six jours et sera un succès même si on déplore la perte de plusieurs camarades SAS.

Après la Victoire de mai 1945

La guerre se termine et Jean est désigné pour intégrer l’Ecole de Coëtquidan. Il est de la promotion "Victoire", la première d’après-guerre et obtient un rang honorable qui lui permet de choisir la Coloniale. Sous-lieutenant, il n’ira pas à l’École d’Application d’Infanterie et se porte volontaire pour l’Indochine.

Il sert en Indochine à la Demi-Brigade SAS où il retrouve beaucoup de ses compagnons parachutistes, puis au 3e BCCP. Il est fait prisonnier en octobre 1950.

Libéré en septembre 1954 et nommé capitaine en 1955, il rejoint l’Algérie en 1957. Affecté au 6e RPC, le Capitaine Graziani est mortellement blessé au combat le 6 janvier 1959.

Jean Graziani est "Mort pour la France" durant la campagne d’Algérie.

Lieux de mémoire

Publiée le , par Vigie, mise à jour

Télécharger au format PDF

Sources - Liens

Service historique de la Défense, GR 16 P 269165