AKAR Alain, Roger

Alain AKAR naît le 31 mars 1924 à Paris dans le 16e arrondissement.
Il est le frère cadet de Philippe Akar, avec qui il part rejoindre les Français libres en Grande-Bretagne, via l’Espagne pour continuer le combat.

Le long chemin pour rejoindre la France Libre

Il quitte Paris le 11 novembre 1942, le lendemain de l’invasion de la Zone Libre et se dirige vers l’Espagne.
Le 28 novembre, les deux frères sont à Mauléon où ils embarquent à bord d’un taxi qui doit rouler de nuit vers Tardets. Arrivés à Tardets, ils rejoignent une ferme basque au pied des montagnes, où les attend un passeur. Au terme d’une longue marche nocturne à travers la montagne, ils franchissent une dernière crête et entament leur descente vers l’Espagne.
Rapidement, ils sont arrêtés par les douaniers espagnols qui les conduisent à Aburrea Alta où ils sont interrogés pendant deux jours. Alain et son frère Philippe affirment être les membres d’équipage d’un bombardier britannique abattu.
Ils sont ensuite dirigés vers Burgueste, puis Valcarlos et montent dans un autocar de la police espagnole pour rejoindre Pampelune.
Après un interrogatoire au commissariat central, ils reprennent l’autocar et sont conduits à la cellule 58 de la Carcel Provincial de Pampelona où ils resteront une semaine.
Le 8 décembre 1942, les deux frères sont transférés au camp de Miranda de Ebro, au Sud de Bilbao. Alain et Philippe sont à la baraque n°9 et partagent leur sort avec deux autres détenus.

Le 15 janvier, après deux mois d’incarcération au camp de Miranda de Ebro, Alain et Philippe Akar font partie du groupe des deux cents officiers britanniques, canadiens et français libérés du camp et transférés en résidence surveillée à Jaraba, en Aragon.
Pris en charge par les Britanniques, ils sont dirigés vers Madrid et rejoignent San Roque en train.
À San Roque, un autobus anglais les conduit à Gibraltar.
Le 16 mai 1943, après une fouille de la police britannique, ils sont conduits aux « Spanish barracks », caserne où les Britanniques dirigent les nouveaux arrivés d’Espagne.
Le hasard fait que le 27 mai, ils reçoivent la visite du général de Gaulle en route pour Alger. Le lendemain, ils prennent le chemin inverse en embarquant dans le paquebot Santa Rosa, qui fait partie d’un convoi britannique à destination de l’Angleterre.

La Grande-Bretagne

Arrivés à Londres le 6 juin, Alain Akar et son frère Philippe sont envoyés au Patriotic School.
Le 17 mai, ils signent tous deux auprès du colonel Fourcaud leur acte d’engagement au sein de l’unité parachutiste SAS.
Le 16 juin, Alain Akar rejoint Camberley où rapidement il effectue un stage de parachutiste et obtient son brevet le 31 mars 1944. De retour à Camberley, Alain est affecté au Squadron de commandement du 4e Bataillon d’Infanterie de l’Air.

L’action

Au moment de l’opération Overlord, Alain Akar est parachuté en France, en renfort de l’opération Dingson dans le Morbihan. Il saute le 17 juin 1944 sur la DZ Baleine, proche de Saint-Marcel. Le lendemain, il participe aux combats et à l’évacuation qui s’en suit.
Le 4 août 1944, à Elven, sur la route de Questembert, lors de combats avec les maquisards contre une unité allemande, Alain est blessé à la jambe gauche par des éclats de grenade. Le 5 août il est admis à l’hôpital mixte de Vannes la veille de la libération de la ville. Le 1er septembre il sera transféré à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Le 22 décembre 1944, après avoir obtenu un congé de convalescence, il rejoint son unité qui est stationnée à Esternay.
Les combats reprennent pour le 2e RCP en Belgique pour l’opération Franklin. Alain y retrouve ses camarades et son Squadron de commandement, sous les ordres du Capitaine Betbéze.

Le 5 février 1945, à la fin de l’opération Franklin, les parachutistes SAS retournent en Grande-Bretagne.
Mais de nouveau, ils repartent en opération, cette fois-ci en Hollande, pour l’opération Amherst.
Le 7 avril 1945, sur la base de Rivenhall les sticks se préparent puis embarquent dans des Stirling. Alain Akar fait partie du Stick 2 de l’adjudant-chef Bourrel. Comme les autres sticks du régiment, ils ne sont pas largués sur la drop zone prévue, mais plus au nord-est, près de Zuidlaren et de la route vers Gieten. Le stick d’Alain effectue des reconnaissances. Ils sont trahis par un fermier et rapidement tombent sur un fort élément ennemi venu pour eux. Le combat s’engage, mais les parachutistes ne trouvant pas d’issue à ce combat, ne peuvent se replier et sont finalement fait prisonniers.
Le 10 avril, Alain et ses compagnons prennent un train pour le stalag XB à Sandbostel pour seulement quelques jours, car ils seront libérés le 28 avril 1945.

Il rejoint quelques temps après sa libération, l’inspection générale des parachutistes à Paris dirigée par son ancien chef de corps le lieutenant-colonel Bourgoin.

Il est démobilisé à Angers, le 15 septembre 1945.

Publiée le , par Vigie, mise à jour

Télécharger au format PDF

Sources - Liens

Services historique de la Défense, GR 16P 5459
Interview de son frère Philippe Akar (AFPSAS 2019/2020)