René Giguelay est né le 14 août 1924 à Oran, en Algérie.
Il a 16 ans en 1940, et se désole de la conclusion de l’armistice. Il vit également au plus près l’attaque de la Marine française à Mers-El-Kébir, situé dans la baie d’Oran. Cependant, il voit l’appel du Général de Gaulle comme un espoir.
A la suite du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, il signe un engagement pour la durée de la guerre en janvier 1943. Il choisit l’aviation, arme dans laquelle il commence ses classes le 19 mars à Blida.
Avant les SAS
Après plusieurs péripéties, il rejoint la France libre à Kairouan le 1er juin 1943. Il passe par la Libye, l’Égypte, la Palestine puis le Liban où il atterrit à la base aérienne de Rayak. Il espère enfin y suivre des cours de pilotage, mais après un mois d’attente, toujours rien…
Le 10 août 1943, il assiste à une réunion de recrutement. Un colonel venu de Londres conseille à l’assistance de s’engager chez les parachutistes afin d’être sûr de participer à la libération de notre pays. René saute le pas, il est affecté au 3e BIA.
L’Angleterre
Avec cent cinquante volontaires, il prend le bateau le 30 novembre 1943 à Alger et après 10 jours de mer, arrive à Liverpool.
Il est affecté à la 2e compagnie du 3e BIA et suit tout le parcours d’entraînement des parachutistes SAS en Angleterre et en Écosse. Il est breveté parachutiste au camp d’entraînement de Ringway le 15 avril 1944.
Le 2e Squadron du 3e SAS dont il fait partie aura pour lieu de mission le Finistère, entre Brest et Morlaix. Leur mission : harceler l’ennemi et sécuriser la route vers Brest pour faciliter l’avance américaine. Ce sera l’opération DERRY.
Sur le sol de France
Dans la nuit du 4 au 5 août 1944, les 8 sticks aux ordres du capitaine Sicaud sautent sur la Bretagne. René Giguelay fait partie du stick de l’aspirant Puidupin et touche le sol à proximité d’une ferme de Lanhouarneau. Avec son groupe et en lien avec la Résistance locale, il va notamment participer à l’attaque d’une batterie anti-aérienne allemande. Le 8 août, les paras font leur jonction avec le 86e Régiment de Cavalerie US, pour lequel ils vont servir durant 4 jours d’éclaireurs embarqués sur des Jeeps.
Le Squadron, qui compte 5 tués, rejoint le 4e SAS à Vannes le 13 août. Il est ensuite dirigé vers Arromanches afin de rentrer en Grande-Bretagne.
René est à nouveau parachuté le 27 août, dans le cadre de la mission Abel, dans le Doubs, sur le plateau du Lomont. Leur mission est d’encadrer la résistance locale et de gêner la retraite allemande.
En coopération avec le Corps Franc Tito, les SAS attaquent le poste frontière de Dannemarie, tenu par les Allemands, puis Pont-de-Roide le 30 août. Ils montent ensuite des embuscades durant quelques jours, avant de prendre part le 6 septembre à l’attaque de Clerval où de violents combats font rage jusqu’au soir. Durant une quinzaine de jours, les paras multiplient ensuite les missions de reconnaissance et les coups de main aux côtés de la 1ère Armée française et des troupes américaines avant d’être enfin retirés du front.
L’ensemble du 3e SAS est regroupé en octobre dans la région d’Épernay, en Champagne. C’est lors de cette période de repos, le 22 octobre précisément, que René rencontre une jeune champenoise, Maud Pacot. A la suite de la guerre, elle deviendra sa femme…
René participe au défilé du 11 novembre 1944 sur les Champs-Élysées avec l’ensemble des deux bataillons. Il passe la fin de l’année 1944 dans la région, et passe le réveillon de Noël avec ses camarades d’armes dans la commune de Mareuil.
Le 9 février 1945, il embarque en train avec le 3e SAS, direction le Havre. Il retourne une troisième fois en Angleterre pour reprendre l’entraînement. Affecté au stick du lieutenant Edgard Tupët-Thomé, il est par la suite parachuté le 7 avril dans le nord des Pays-Bas pour l’opération AMHERST. Avec ses camarades, René capture des collaborateurs hollandais et des soldats allemands lors de coups de main et d’embuscades. Les blindés canadiens les rejoignent près du village de Diever le 14 avril.
Dernière opération en Hollande
Les deux régiments SAS français sont ensuite regroupés à Nimègue puis rejoignent l’Angleterre avant de partir en permission. C’est là, alors que René est au repos à Aÿ-Champagne, qu’arrive la nouvelle de la capitulation allemande du 8 mai.
René est démobilisé le 10 septembre 1945. A la suite de la guerre, il devient fonctionnaire. Il sera secrétaire général de la sous-préfecture de Réthel.