André Allaimat naît le 1er janvier 1921 à Guingamp, dans les Côtes du Nord.
Il fait ses études à Paimpol (primaire), puis à Saint-Brieuc (élémentaire Curie). Son père est instituteur et sa mère possède une épicerie à Saint-Brieuc, "L’Économie Bretonne."
Ses études terminées, il entre dans la compagnie d’assurances "La Bienheureuse" à Guingamp, sa ville natale. Il y reste jusqu’à son départ pour un engagement dans la Marine de guerre en janvier 1940.
Il est incorporé au 2e Dépôt des Équipages à Brest.
En mars 1940, il est envoyé à l’Ecole des Radios-Télégraphistes de Lorient.
Le 17 juin 1940, devant l’avance allemande, André embarque sur l’aviso-dragueur La Moqueuse en direction de l’Angleterre et Falmouth, le 20 juin. Le navire est arraisonné par la marine britannique et les marins sont envoyés à Portsmouth, au dépôt de Victory Barracks ou un choix simple est donné à André : le rapatriement ou continuer la lutte.
La France Libre
Il embarque à Porstmouth sur le cuirassé Courbet. Puis, afin d’entrer plus vite en action, il s’engage le 20 juillet dans la marine britannique. Il embarque sur le destroyer HMS Ripley avec lequel il effectue des patrouilles dans l’Atlantique Nord, avec pour mission de récupérer tous les navires français au large des côtes canadiennes.
Au cours d’une permission, il apprend que le capitaine Bergé cherche des volontaires.
En mars 1941, il s’engage au sein de la 1re Compagnie d’Infanterie de l’Air à Camberley.
André suit la formation des commandos, participe à différents stages et est breveté parachutiste à Ringway le 10 avril 1941, brevet n°414. Il enchaîne ensuite avec une longue période de formation de radiotélégraphiste dans une école spéciale pour les agents clandestins. Le 7 juillet 1941, tandis que le capitaine Bergé et une partie de l’unité se préparent à rejoindre le Moyen-Orient, André rejoint la station 36 et est affecté aux Services de Renseignements. Dès le 15 juillet, il est sélectionné pour une mission en France occupée.
L’Action clandestine en France
Dans le cadre de la mission Dastar, André Allainmat est parachuté près de Montereau (Seine et Marne), dans la nuit du 7 septembre. Durant sa mission, André Allainmat utilisera plusieurs noms de couverture (alias) :
– "Hervé" en septembre,
– "Lenoir" à partir de janvier 1942,
– "Jacques Mercier" à compter de mars 1942.
Avec le sergent Raymond Laverdet, il est chargé d’opérer en région parisienne, d’apporter un soutien à l’organisation du réseau "Armée des Volontaires" et d’assurer les contacts avec Londres.
En janvier 1942, le groupe reçoit le renfort du sergent-chef Louis Bourdat.
Début 42, suite à de nombreuses arrestations, les liaisons avec Londres sont coupées et, le 24 mars 1942, André est déclaré "Disparu en service commandé".
Mais André poursuit son travail : il se met à la disposition du réseau "Armée des Volontaires" et officie comme adjoint du Lieutenant-Colonel Meresse.
André est très actif et entre en contact avec un représentant de l’Intelligence Service, John Hopper dit Paul, avec qui il effectue des actions de contre-espionnage en vue de la tentative de débarquement de juillet 1942.
Il participe à la formation des réseaux des secteurs de Paris et prend contact avec "Libération-Nord".
La capture et 2 ans "Nuit et Brouillard"
Début novembre 1942, suite à une haute trahison, plusieurs responsables du réseau sont arrêtés. Le 7 novembre, André est capturé dans le bureau de poste du 17e arrondissement de Paris par deux policiers français. Après une tentative de fuite et un combat, André est blessé à l’épaule gauche par une balle de pistolet de calibre 7,65.
Après un passage rue des Saussaies, au siège de la Gestapo, André est incarcéré à Fresnes jusqu’en septembre 1943. Il est ensuite déporté à SARREBRUCK NEUE BREMM le 7 septembre 1943 puis à MAUTHAUSEN le 18 septembre 1943 (matricule 35148).
Le camp est libéré le 4 mai 1945 par les Américains, mais une quarantaine est instaurée et André est libéré de manière effective, le 19 mai 1945.
Comme tous les survivants rapatriés "Nuit et Brouillard", André rejoint Paris et l’Hôtel Lutetia, lieu de rassemblement de tous les déportés.
André Allainmat retrouvera Saint-Brieuc et ses parents quelques semaines plus tard.