SASSOON Meyer, Moïse naît le 30 juillet 1915 à Alexandrie, Égypte.
ÉTUDES ET MÉDECINE
Il commence ses études au Collège Saint-Marc du centre-ville d’Alexandrie qu’il poursuit au lycée Français dans le quartier de Shatby. Sa famille s’installe dans la capitale du Liban, où d’ailleurs Meyer effectue ses études de médecine, à l’université Saint-Joseph de Beyrouth. Ses études terminées, il obtient un poste de stagiaire à l’Hôpital de Jérusalem.
ENGAGEMENT EN AFRIQUE DU NORD
Avec sa nationalité britannique, il parvient tout de même à s’engager en Palestine dans les Forces françaises libres, le 28 juin 1941. Il est affecté à Beyrouth dans la Légion Étrangère ; quelque mois après, il est muté dans les Forces aériennes françaises libres. Le sous-lieutenant Sassoon est affecté en tant que médecin à Rayak (Liban) dans le groupe de bombardement Lorraine, en septembre 1941. Il est ensuite envoyé sur la base aérienne de Damas (Syrie) en janvier 1942 .
ARRIVÉE EN GRANDE-BRETAGNE
Meyer Sassoon est affecté à l’état-major des Forces aériennes françaises libres en Grande-Bretagne. Il embarque le 19 Novembre 1942. Affecté à l’Infanterie de l’Air le 12 mars 1943, il débute sa formation à Camberley et suit le stage chez les Polonais à Largo. Breveté le 16 juin 1943 à Ringway, il rejoint ensuite la compagnie de commandement du 1er Bataillon Infanterie de l’Air. Il occupe le poste de médecin du bataillon ce qui lui vaut des éloges. Le médecin-capitaine Chevalier, médecin en chef de Camberley d’ailleurs dit de lui « médecin-lieutenant dans une unité de parachutistes, vit avec cette unité spirituellement et maternellement, réalisant avec simplicité ce que doit être le médecin d’une troupe en campagne. Aime cette fonction, sait se faire aimer, estimer, et respecter de tous. Très solides connaissances médicales… »
PARCOURS AU SPECIAL AIR SERVICE
Affecté au HQ Squadron du 4th Special Air Service, le lieutenant Sassoon est alors secondé notamment par l’adjudant Jean Salmon, le Sergent-Chef Louis Maury, Gadry Taher, le Caporal-Chef René Mathieux et Caporal Roger Brand.
Parachuté dans la nuit du 9 au 10 juin 1944 sur la base SAMWEST, le lieutenant Sassoon apporte les soins aux blessés des combats du 12 juin avant de rejoindre le secteur de la base DINGSON, le 19 juin avec le Lieutenant Martin et ses hommes. A la suite de la dispersion de la base, Meyer Sassoon et cinq ou six blessés sont installés à Kerfrioux près de la ferme de la famille d’Eugène Le Callonnec. Il participe ensuite auprès des hommes du bataillon aux opérations de libération de la Bretagne.
En septembre 1944, le lieutenant Sassoon accompagne le bataillon sur les bords de Loire puis en Champagne-Ardennes. Le 24 décembre 1944, l’unité quitte Reims et prend la direction de la Belgique dans la cadre de la mission FRANKLIN. Le Commandant Puech-Samson, le Commandant Déplante, le Lieutenant Sassoon et Gilbert Lolo sont dans le véhicule de tête qui atteint dans la nuit le village de Mortehan. Surpris, une sentinelle américaine ouvre le feu. Grièvement blessé, Meyer Sassoon est évacué vers les Hospices Civils de Verdun.
Ci-dessous, lettre de Meyer SASSOON adressée à la mère de Philippe Reinhart :
Chère Madame,
Je viens vous demander de m’aider à m’en sortir d’une situation que je n’arrive pas à comprendre pour l’instant.
Blessé dans la nuit du 24 Décembre 44 par une balle aux 2 pieds surtout c’est le pied gauche qui fut atteint.
La dévouée Mme Gouez m’a transporté jusqu’à une formation américaine, opéré et plâtré le 26.12.44. Je dois vous dire que pendant ces 2 jours je saignais beaucoup, fiévreux et je souffrais le martyr. Soigné à la pénicilline par une ambulance chirurgicale jusqu’au 28.12.44 de là je devais rejoindre Paris. C’est là le mystère qui commence, l’ambulance chargée de me transporter jusqu’au train m’ a laissé échouer à l’hospice civil de Verdun. Aujourd’hui c’est le 29.12.44 je vais très bien, le pied plâtré mais le moral est assez bas. Je me trouve isolé de toute figure amie quoique les gens essaient de se rendre sympathiques. Je vous demanderais s’il vous plait de vous mettre en liaison avec le colonel Bourgoin, de lui expliquer mon cas et le lieu où je me trouve. Je veux être bref. Pouvez-vous envoyer une voiture pour me prendre à Paris.
Je suis sûr que le colonel Bourgoin essayera de vous donner l’essence nécessaire et un laisser-passer en zone militaire peut-être en passant par Épernay à la 20e liaison britannique vous obtiendrez tout ça : que le colonel décide.
Je compte sur vous chère Madame.
Je n’ai plus rien à me mettre, mes affaires je les ai perdues de vue.
Si une voiture de C.R.F. vient me chercher pouvez-vous envoyer un pyjama et des sous-vêtements, achetez-les je vous rembourserai.
Merci toute ma reconnaissance.
Je compte sur vous
SASSOON
Si le colonel est absent de Paris, essayer de vous mettre en liaison avec moi avec la C.R.F.
Mon adresse
Lieut. Sassoon, M.
Hospices civils de Verdun
Meyer SASSOON décède de ses blessures dans ces Hospices le 10 Janvier 1945.