QUELEN Paul, François, Jean

Paul Quélen naît le 13 juin 1920 à Morlaix, Finistère.

Sorti de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Quimper en juin 1940, il quitte la Bretagne pour l’Angleterre dès le 24 du même mois, depuis le petit port de pêche du Diben. Engagé aux FFL dès le 1er juillet 1940, il suit ensuite une formation d’élève aspirant. Il est affecté en Nouvelle-Calédonie où il arrive en avril 1942. Il se porte volontaire pour l’Infanterie de l’Air et embarque le 4 mars 1943 sur l’USS Helena, en compagnie de nombreux autres volontaires. Les futurs parachutistes, après une escale à Sydney, débarquent en Angleterre le 22 avril 1943. Affecté au 1er BIA le 17 mai, Paul Quélen est breveté parachutiste le 16 juin. Il est ensuite affecté à la 2e compagnie du 3e BIA le 15 novembre 1943 pour en étoffer l’encadrement.

Après un bref passage au camp de Camberley, le bataillon rejoint le camp de Comrie en Ecosse. Paul est alors à la tête de la 2e section ("troop") de la 2e compagnie, commandée par le capitaine Pierre Sicaud. Il est donc l’homologue du lieutenant Edgard Tupët-Thomé qui commande la 1ère section.

Dans la nuit du 4 au 5 août 1944, Paul Quélen est parachuté au-dessus du Finistère en même temps que toute la compagnie Sicaud, dans le cadre de la mission DERRY. Son stick est composé de l’aspirant André Pasquier (chef habituel du stick), de Joseph Abbu, Yves Chariéras, Fernand Cornu, Maurice Duault, Lucien Korff, Maurice Layral, Bernard Maurisset, Paul Ravassard, Robert Rigollet et François Salort. Leur objectif est de harceler les Allemands se repliant vers Brest, et d’empêcher la destruction du viaduc de Morlaix. Paul Quélen connaît évidemment particulièrement bien la ville et ses environs puisqu’il en est originaire, comme le commandant Pierre Chateau-Jobert qui est à la tête du 3e RCP.
Après avoir pris contact avec les FFI du maquis de Saint-Laurent, les SAS apprennent que le viaduc n’est pas miné. Ils décident donc de monter une embuscade sur la route nationale 12, à l’ouest du Ponthou. Malheureusement, les convois empruntent un autre chemin suite à des accrochages avec un autre groupe de résistants encadrés par l’équipe Jedburgh Hilary. Le stick est finalement rejoint le 8 août par les véhicules du 15th Cavalry Group américain et entre dans Morlaix à leurs côtés. Le lendemain, les douze parachutistes se dirigent sur la ville côtière de Carantec, où ils font prisonniers une trentaine d’Allemands qui refusaient de se rendre aux FFI. Quelques jours plus tard, la compagnie se regroupe à Vannes avec les survivants du 4e SAS puis retourne en Angleterre avant d’être à nouveau parachutée dans le Doubs le 6 septembre (opération ABEL).

Les hommes de Quélen effectuent des reconnaissances et attaquent Autechaux-Roide le 10 septembre, infligeant des pertes aux Allemands et détruisant deux blindés. Durant la mission ABEL, les combats sont rudes et le 15 septembre, le stick perd trois blessés et un tué, François Salort, lorsque les parachutistes sont cloués au sol pendant plus de 3 heures par le feu allemand devant le village de Geney.

En octobre, le 3e RCP est mis au repos dans la région d’Aÿ, près d’Épernay dans la Marne. Paul Quélen y est blessé en service commandé, ce qui l’empêche de participer à l’opération Amherst avec son régiment.

Par décret du 20 janvier 1945, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur pour ses actions en Bretagne et dans le Doubs, citation comportant l’attribution de la Croix de Guerre avec palme.

Après la fin de la guerre, alors que le 3e RCP est stationné à Château-Bougon, Paul épouse la Morlaisienne Germaine Coat qui décèdera malheureusement en 1951. Il devient administrateur des colonies.
Paul Quélen décède dans un accident de voiture à la fin des années 1960, avec sa seconde épouse et l’un de ses enfants.

Publiée le , par PLD35, mise à jour

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Portfolio

Sources - Liens

Service historique de la Défense, GR 16 P 494618

Roger Flamand, Qui Ose Gagne. Les parachutistes de la France Libre, 3e SAS, SHAT, 1999.