LASSALE Georges

alias Lescour

Engagé pour 4 ans en février 1938 au titre du 41e Bataillon du Génie à Rabat au Maroc, il suit une formation de transmetteur radio.
Démobilisé en février 1942, il entre à la Compagnie du Méditerranéen Niger et est détaché aux compagnies sahariennes de l’Ouest.
Mobilisé comme opérateur radio au 45e Bataillon du Génie à Alger de juin à octobre 1943 mais déçu par la mentalité ambiante, fin octobre 1943, Georges Lassalle se porte volontaire pour accomplir une mission en France occupée et prends le nom d’emprunt de Georges LESCOUR..
Son évaluation par le BCRA à Alger mentionne : Très décidé-bon sujet-A employer le jour J en raison de son âge. Sentiments gaullistes.
Affecté immédiatement au Plan Sussex, il est envoyé à Saint Albans pour y suivre les formations spécialisées de l’Intelligence Service. Le 5 février 1944 avant la fin de la formation, Georges est désigné pour la mission Pathfinder. Dirigée par le commandant Marcel Saubestre, l’équipe comprend également Jeannette Guyot et Pierre Binet.
La réussite de la mission conditionne la mise en œuvre du Plan Sussex. Son objectif et de localiser les futurs terrains de largage et zones d’atterrissage pour l’arrivée des missions suivantes ainsi qu’établir des contacts et aménager des caches pour le matériel, etc. En six mois, l’équipe Pathfinder trouve et organise 22 terrains de parachutage dont 17 sont utilisés (certains deux fois) ainsi qu’une centaine « d’asiles » pour recueillir les agents parachutés. Après plusieurs faux départs suite au mauvais temps, dans la nuit du 8 février 1944, la mission est parachutée vers 23h45 par un Halifax de la RAF aux environs de Clion, à 27 km SE Loches (Indre & Loire). Elle est réceptionnée par Marc Chassaing et Félix Guilcher du réseau Ecarlate du BCRA.
Georges Lassalle assume alors avec régularité et beaucoup de compétence un très gros trafic radio jusqu’au 12 aout 1944, jour où il est arrêté par la Gestapo. Immédiatement torturé puis emprisonné à Fresnes, Il ne parle pas et arrive à mystifier la Gestapo qui continue à « l’interroger » régulièrement...
A Fresnes il arrive à retourner ses gardiens en les menaçants de représailles à la Libération et parvient à être libéré le 18 aout 1944. A la libération de Paris, Georges reprend contact avec le détachement Sussex dirigé par le Colonel Rémy (CL). Envoyé pour repos en Angleterre pour une courte période, Georges Lassalle reprend rapidement du service et repart en mission le 21 janvier 1945 dans les Vosges. Avec Roland Sadoun alias Sauvagnac, ils doivent établir un réseau de renseignements en cas de retour de l’armée allemande. La percée ennemie n’ayant pas eu lieu, la mission est caduque et Georges rentre à Paris le 15 février 1945.

"Charles (George Lassale alias Charles Lescour).
Je n’ai vraiment que des éloges à décerner à ce bon compagnon. Après avoir tiré le meilleur parti du matériel qui lui était confié, doué d’une sorte de sixième sens lui permettant a priori d’apprécier sans erreur si un point du travail était bon ou mauvais, il a été un des principaux artisans de la mission Pathfinder.
Spécialiste connaissant à fond son métier et son travail, c’est grâce à lui, si les équipes de Courbevoie et de Vaires-sur-Marne ont pu établir un contact régulier avec l’Angleterre. De son courage devant le danger, il m’avait donné maintenant des preuves. Après avoir manqué une première fois de très près les sbires de la Gestapo, il a échappé par miracle au sort effrayant qui est habituellement vous le savez, celui de l’opérateur pris en flagrant délit. J’estime que Charles a amplement mérité la croix de guerre.
Signé Saubestre."

Georges Lasalle se porte alors volontaire comme réserviste avec 5 autres anciens Sussex pour l’Extrême-Orient.
Ils intègrent le « Commando Conus » pour combattre les japonais en Indochine. Le commando porte le nom de son chef et créateur : Adrien Conus (Compagnon de la Libération) ,un ancien de Bir Hakeim puis des missions interalliées en France, dans le Vercors en particulier. Le commando est constitué d’une trentaine de parachutistes recrutés en Métropole parmi des anciens de la DGER, du 1er RCP et des SAS... soit quatre croix de la Libération, cinq Légions d’honneur, des médailles militaires, une centaine de citations sur les 30 croix de guerre, des décorations anglaises,américaines et, aussi, une cinquantaine de missions parachutées en France, en Allemagne, en Italie, en Hollande.
Débarqué en Indochine à partir de la mi-octobre 1945, le Commando Conus mène seul quelques actions ponctuelles.
Intégré aux Forces du Laos, à la mi-janvier 1946, il prend part aux opérations destinées à libérer les grands centres : Thakhek, Vientiane, Luang Prabang. Ainsi quarante-trois d’entre eux, conduits par le médecin-commandant Guenon sont parachutés à Tha Ngon (20 km nord de Vientiane) entre les 15 et 20 janvier. Le 22 janvier, Guenon est tué lors de violents combats à Ban Keun (70 km nord de Vientiane).
Le 23 avril, Conus commande les forces qui attaquent la ville de Sikkhay et prennent le terrain d’aviation en fin d’après-midi. Enfin le 9 mai une quinzaine d’hommes du Commando Conus sont largués vers cinq heures du matin, en élément précurseur pour baliser la DZ de Luang Prabang. Peu après deux cents SAS, accompagnés de quatorze Laotiens sont parachutés. Quatre jours plus tard, après jonction avec une colonne motorisée, les parachutistes entrent dans la capitale royale abandonnée depuis la veille par les Chinois. La prise de Luang Prabang disloque complètement le dispositif rebelle, le nettoyage du secteur de Vientiane permet d’ouvrir la voie du Mékong. Après l’opération de Luang-Prabang, le commando retourne à Saigon. Ses hommes, pour la plupart réservistes comme Georges Lasalle, sont démobilisés et rapatriés.