Lucien Rotenstein naît le 18 juillet 1910 à Paris (12e). Il est issu d’une famille d’origine polonaise, établie à Paris. En décembre 1930, il contracte un engagement au 5e Régiment du génie (5e R.G). Rappelé sous les drapeaux à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il participe à la Campagne de France et ne semble pas être fait prisonnier par l’armée allemande.
Sous l’occupation, Lucien parvient à passer en Afrique du Nord en passant par l’Espagne. De là, il rallie l’Angleterre et s’engage dans les Forces françaises libres (F.F.L) en juin 1943. Affecté au 1er Bataillon d’infanterie de l’air (1er B.I.A) des Forces aériennes françaises libres (F.A.F.L), il passe avec succès le brevet de parachutiste à Ringway en août 1943. Trois mois plus tard, Lucien Rotenstein est promu Sergent-chef et muté à la 2ème Compagnie du 3ème Bataillon d’infanterie de l’air (3e B.I.A). C’est au sein du Stick n°4 de cette unité, devenue le 3ème Régiment de chasseurs parachutistes (3e R.C.P), qu’il est parachuté dans la nuit du 4 au 5 août 1944 au Nord de Brest dans le cadre de l’opération DERRY.
Son stick est commandé par le sous-lieutenant Maurice Gourkow et se compose également d’André Bastard, Pierre Chetcuti, Paul Durand, Paul Fouillet, Pierre Pauli et Georges Roger.
Comportant trois volets, l’opération consiste au harcèlement des troupes allemandes au Nord de Brest (Derry I), à la sécurisation du viaduc du Morlaix (Derry II) et à la sécurisation du pont Albert-Louppe à Plougastel-Daoulas (Derry III). Ceci afin de faciliter la progression de la 6th Armored Division américaine vers Brest.
Lucien Rotenstein, avec les S.A.S de son stick et très probablement en liaison avec le stick du sous-lieutenant Pierre Rosset, participent à diverses actions entre Plabennec et Gouesnou. Le contact est également noué avec les Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) de Gouesnou, notamment avec Philippe Prédour.
Le 7 août 1944, dans le but de déloger les observateurs allemands présents dans le clocher de Gouesnou, l’assaut est donné vers 13h30 par les S.A.S du stick Gourkow qui doivent rapidement battre en retraite devant la riposte à coups de grenades des allemands. Lors du repli, les S.A.S Lucien Rotenstein et Georges Roger sont mortellement touchés. Un civil est également tué ; le docteur Beaudet de Brest.
Lucien Rotenstein reçoit à titre posthume la médaille Militaire et la Croix de guerre 1939-1945. Inhumé à Bagneux en septembre 1948, il obtient la mention Mort pour la France. Son nom figure sur une stèle près de l’église à Gouesnou, sur le monument S.A.S au moulin de Plumelec et au monument S.A.S de Sennecey-le-Grand.