LE GALL Jean-Jacques

Jean-Jacques Le Gall naît le 8 septembre 1922 à Logonna-Daoulas dans le Finistère.

"Fils unique d’une famille bretonne, à l’ombre des héros de la Grande Guerre, l’adjudant LE GALL fut élevé dans le culte de l’amour de la patrie. Tout son comportement ultérieur est inscrit dans cette tradition patriotique, traditionnelle en Bretagne.

Après l’invasion de la France et l’irrésistible avancée allemande, il embarque le 18 juin 1940 à Brest vers l’Angleterre. Le 26 juin, il signe un engagement pour la durée de la guerre dans les Forces Françaises Libres. Affecté au 1er Bataillon de Chasseurs à Pied, il se porte volontaire pour la 1ère Compagnie Parachutiste de la France Libre qui vient d’être créée.
Il est breveté parachutiste à Ringway le 30 avril 1941.
Bientôt, sous les ordres du prestigieux capitaine BERGÉ, il reçoit la dure formation de commando.

Le 21 juillet, c’est le départ vers Beyrouth, Damas et la Lybie ou le "FRENCH SQUADRON" commence son épopée aux côtés du Special-Air-Service du Major STIRLING.
Jean LE GALL est de toutes les missions : Benghasi en juin 1942, El Daba en juillet, Sidi-Haneish, Benghasi encore en septembre 1942, opération de Sousse-Sfaygabes en janvier et début mars 1943.
Le groupe SAS, rescapé de Tunisie et Lybie rejoint Camberley en Angleterre.

Juin 1944, enfin le grand jour. Le sergent LE GALL saute avec son "stick" sur la terre française à Saint-Marcel dans le Morbihan. Le 18 juin, la bataille de Saint-Marcel fait rage, le sergent LE GALL intervient sans cesse sur les points les plus exposés, galvanisant les combats tant par son courage exemplaire, son flegme que sa tranquille efficacité.
Le 20, le petit groupe, après une résistance héroïque dans des combats au corps à corps où LE GALL est blessé, doit se rendre.
Trois de ses camarades grièvement blessés (des anciens de Libye) son jetés dans une bauge et brulés vifs.
Jamais de toute sa vie, Jean LE GALL ne pourra oublier cette scène atroce, ces cris, ce crime inexcusable.

Jean LE GALL est déporté au Stalag XII en Allemagne avec trois de ses camarades survivants. Le 29 septembre 1944, il s’évade et rejoint les lignes américaines en Tchécoslovaquie après quatre mois de fuite.
Il est démobilisé en septembre 1945.

Le 2 juillet 1945, il épouse son amie d’enfance G. Le Mouroux, et, après deux ans de vie civile, en novembre 1947, il s’engage pour trois ans à la 1ère 1/2 Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes.
Nommé sergent-chef le 1er décembre 1948, il est moniteur de saut en juillet.
En décembre 1949, il embarque pour son premier séjour en Extrême-Orient où il participe avec son unité à diverses actions en Indochine.

Rapatrié en France en janvier 1952, il est muté à Toulouse au 14e B.I.P.C.
Il reprend un engagement de trois ans en décembre, puis c’est le second séjour en Extrême-Orient.

Jean débarque à Saïgon le 19 décembre et tout de suite part en opération. Affecté au 5e Bataillon de Parachutiste Vietnamiens, il rejoint la première compagnie sur le point d’appui "Anne-Marie" dans la cuvette de Diên-Biên-Phù, puis effectue avec son unité plusieurs opérations vers Bancang.
Le 14 mars 1954, bien que sérieusement malade, il saute sur la cuvette à la tête de sa section. Du 14 mars au 6 avril, la bataille fait rage. Le 15 "Gabrielle" tombe, puis "Huguette 7" et "Eliane 2" tombent à leur tour.
Le Gall nommé adjudant le 16, se montre le chef déterminé qui exalte ses camarades par son attitude exemplaire, toujours en tête de sa section, repoussant toutes les tentatives d’infiltration et d’assaut de l’ennemi au cours de combats sans merci livrés au corps à corps.
Le 18 avril, il faut quitter "Huguette 6" et rejoindre Diên-Biên-Phù.
Sous les ordres du capitaine BIZARD, la section Le Gall se replie. Jean, blessé, est aussitôt transporté à l’antenne chirurgicale. À peine remis sur pied, il est de nouveau blessé le 25 avril.

Le 7 mai 1954, après une défense héroïque, le camp tombe. Le Gall et ses compagnons sont fait prisonniers et blessé, il est transporté sur un brancard de fortune. C’est encore lui qui soutient le moral de ses hommes pendant la longue marche de 800 km qui mène au camp N° 73 par la route N41.
À bout de force, Jean Le Gall s’éteint doucement le 2 juillet 1954 des suites de ses blessures autant que d’épuisement.

Jean Le Gall fut un soldat exceptionnel, d’une bravoure exemplaire, d’un courage sans faille.
C’était un homme de devoir comme ses compagnons de route de la première heure, ITURRIA, ZIRNHELD et tant d’autres... Comme ses camarades de Diên-Biên-Phù.

C’était un fanion, un guide, un exemple qui entrait dans la légende des grands parachutistes."

Jean LE GALL est le parrain de la 113e promotion de l’ENSOA.
Biographie réalisée par l’Ecole Nationale des Sous-Officiers d’Active.

Lieux de mémoire

Publiée le , par Vigie, mise à jour

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Portfolio

J.LE GALL et P.LEOSTIC MARS 1942
Jean LE GALL à gauche avec Pierre Léostic (mort au combat le 19 juin 1942 en Crête)
©Collection Jack Sibard/Bulletin liaison SAS N°30/décembre 2008
ADJUDANT LE GALL
© LES AMIS DU MUSÉE-LE CHEVRON-ENSOA
INSIGNE PROMOTION N°113 DE L’ENSOA
© LES AMIS DU MUSÉE-LE CHEVRON-ENSOA

Sources - Liens

 Services historique de la Défense, GR 16P 354814
4D 19446/68
 Photo© Collection privée
 Site Les Amis du Musée /LE CHEVRON [http://lechevron.fr/images/articles/promotions/propatria/113_LE_GALL.pdf]
 Bulletin de liaison des Parachutistes Coloniaux et d’Infanterie de Marine/Qui Ose Gagne/N°30/Décembre 2008
 Raymond Forgeat, Remember, SHAT 1999