COLCOMBET Hilaire, Charles

Hilaire Colcombet naît le 7 janvier 1916 à Ambérieu-en-Bugey dans l’Ain.

Héritier d’une famille d’industriels, il intègre à l’âge de vingt ans, le 5e Régiment de Cuirassiers à Strasbourg.
En mars 1939, Hilaire Colcombet est affecté au 9e Cuirassiers et durant la Campagne de France de mai-juin 1940, il combat en qualité d’officier au sein du 20e GRDI (Groupe de Reconnaissance de Division d’Infanterie).
Il commande un peloton d’engins composé d’un canon de 25 et de mitrailleuses hippomobiles.
Son attitude courageuse lui vaut trois citations à l’ordre de l’Armée, soit trois palmes sur la Croix de Guerre.

LE REFUS DE L’ARMISTICE

Après l’armistice, Hilaire Colcombet est démobilisé mais refuse la défaite et veut continuer le combat. Il est "écœuré" comme la plupart des officiers autour de lui.
Il entre dans une association d’anciens combattants et mène des actions de résistance.
Fin juin 1940, alors qu’une partie de la France est occupée par l’armée allemande, une structure clandestine de renseignement est mise sur pied au sein de l’armée d’armistice.
Hilaire intègre le réseau SR Air.

En novembre 1942, lorsque les troupes allemandes occupent la zone sud, Hilaire Colcombet décide de partir pour l’Angleterre. Avec son frère et deux autres anciens cavaliers, ils partent à pied en direction de l’Espagne. Mais, trahis et abandonnés par leurs passeurs, ils sont faits prisonniers après trois jours de marche dans les Pyrénées.
Emprisonné à Géronne, Hilaire Colcombet est ensuite transféré au camp de concentration de Miranda de Ebro puis placé en résidence surveillée à Jarraba.

Guy de Combaud Roquebrune et Hilaire Colcombet, tous deux prisonniers, s’évadent et rejoignent Madrid en mai 1943. Ils parviennent à se rendre à Gibraltar et à rejoindre l’Angleterre.
Arrivé à Londres, Hilaire rejoint les Forces Françaises Libres en juin 1943.

Après un intense stage de formation à Largo en Écosse, il obtient son brevet de parachutiste en mai 1944.

Lieutenant au sein du 3e SAS, commandé par le chef de bataillon Château-Jobert, alias Conan, Hilaire Colcombet est parachuté en Saône-et-Loire dans le cadre de la mission HARROD-BARKER.

MISSION HARROD

La mission HARROD est commandée par "Conan" chef du 3e SAS.
Le parachutage a lieu dans la nuit du 12 au 13 août 1944, près de Salonay en Saône-et-Loire avec un effectif divers de 27 hommes formant les sections de commandement, de sabotage, de radio et de renseignement.
Chef de la mission BARKER, le lieutenant Rouan part dans la nuit du 9 août avec les premiers éléments. Son avion abattu par la FLAK (défense anti-aérienne allemande) s’abîme en mer. Deux parachutistes SAS sont tués, les autres sont blessés et récupérés par une vedette qui les ramène en Angleterre.
Le lieutenant Colcombet est parachuté avec trois sticks dans la région de Cluny. Il assume le commandement de la mission durant une semaine, le temps que Rouan soit parachuté.

Près de Cluny, Hilaire et ses hommes organisent des missions de sabotages et des opérations d’embuscades, utilisant ainsi les meilleures techniques SAS.
Fin août 1944, les parachutistes du lieutenant Colcombet ont sévèrement accroché un ennemi nombreux et bien armé. Ils ont immobilisé le camion de tête, une énorme plate-forme bourrée de munitions. Sept autres camions qui se trouvent bloqués sur la route, sont détruits par la Royal Air Force.

Le 28 août, au PC du commandant Château-Jobert , Hilaire Colcombet vient rendre compte de son opération. Il retrouve son ami Guy de Combaud de Roquebrune lequel, avec ses Jeeps armées et ses hommes, a rejoint Sennecey-le-Grand la veille, après un raid incroyable à travers la France occupée.

"Beau bilan. Mais si mes jeeps avaient été engagées, tu aurais pu te passer de l’aviation", commente le capitaine de Combaud après avoir entendu le récit de son ami Hilaire.
"Conan" sourit et Colcombet approuve.

C’est ce jour-là, le 28 août, qu’une opération d’embuscade est décidée. Elle se déroulera au sud de Sennecey, près de Serrozan. Il s’agit d’une opération combinée, fantassins-jeeps prévue pour le 30 août.
Les deux officiers mettent au point les ultimes détails. Quand tout est réglé, chacun repart pour son PC.
Roquebrune rameute ses équipages. Ils vont enfin entrer en action.
La surprise a été totale et l’attaque foudroyante.
Quinze camions anéantis, une compagnie ennemie défaite, le bilan est positif.
Malheureusement, les Allemands ont réagi en fusillant des otages civils et en mettant le feu à deux fermes voisines.

En accord avec l’état-major FFI, une attaque est décidée pour le 4 septembre. L’objectif est de s’emparer des bourgades que traverse la RN6, dernier axe de repli de l’ennemi.
Dans le sud, les partisans attaquent Tournus avec l’appui des parachutistes du lieutenant Colcombet et du sous-lieutenant Bauer.
Le capitaine Roquebrune fonce avec ses jeeps à travers les rues de Sennecey où les Allemands sont à peu près mille cinq cents.
Les lieutenants Colcombet et Bauer devaient être appuyés par les FTP (Francs-tireurs et Partisans) pour s’emparer de Tournus mais ces derniers ne sont pas au rendez-vous.

Dans Sennecey, le premier passage des jeeps du capitaine de Combaud a créé la stupeur chez les Allemands. Par dizaines, ils s’effondrent au milieu de la rue sous les balles des parachutistes.
Mais, le second passage des jeeps est un échec. L’ennemi s’est ressaisi et mitraille tout ce qui se présente. Ce deuxième assaut est meurtrier.
Les Allemands continuent à arriver, venant de Tournus, au sud.
Colcombet et Bauer ont marché au canon pour prêter main-forte à leurs camarades.
Ils sont arrivés vers midi engageant le combat un peu de partout.
Dans Sennecey, les rues sont jonchées de cadavres, de débris et de véhicules détruits. Des maison brûlent.
En début de soirée, en utilisant un axe dégagé par les FFI et les parachutistes d’Hilaire Colcombet, les blindés de la 1re DB (Division blindée) entrent dans la ville de Sennecey libérée mais en deuil.

Le capitaine Guy de Combaud Roquebrune est mort dans le combat.
Hilaire et ses camarades transportent le corps jusqu’au château du baron Thenard qui est l’oncle du défunt.

Plus tard, le lieutenant Colcombet et son bataillon participent à des opérations dans les Ardennes à la suite de l’attaque allemande.

L’APRÈS-GUERRE

Après la guerre, Hilaire Colcombet quitte les armes pour retrouver l’Industrie et relancer la maison Bucol-Colcombet, spécialisée dans la soierie.

Hilaire Colcombet s’est éteint le 22 avril 2012, à l’âge de 96 ans.
Il est inhumé au cimetière de Saint Didier-au-Mont-d’Or.

Lieux de mémoire

Publiée le , par CH11, mise à jour

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Sources - Liens

 Service historique de la Défense, GR 16P 136431
 Bulletin de liaison de l’association "QUI OSE GAGNE"
 Colonel Roger Flamand, Paras de la France libre, SHAT, 1978.