Jean-Pierre Laborderie naît le 13 mars 1924 au Roc, dans le Lot.
"Son père est pêcheur professionnel sur la Dordogne et sa mère tient un restaurant au Roc. En 1934, ses parents divorcent et il s’installe en Dordogne avec sa mère, ses sœurs et son frère à Saint-Martial-de-Nabirat (canton de Domme). Sa mère crée une charcuterie dans la commune, et y travaille avec ses enfants.
Avec un ami, Jean-Pierre s’engage dans l’armée de l’Air en 1942. Il est dirigé vers Châteauroux (Indre) puis, Sainte-Livrade (Haute-Garonne) où il reçoit des rudiments de formation.
À Toulouse, grâce à des informations obtenues auprès de certains militaires, il décide de rejoindre l’Espagne. Avec son ami, ils désertent et se rendent à Luchon (Haute-Garonne) puis passent la frontière. Ils sont arrêtés par les gardes civils et retenus car ils n’ont aucun document d’identité. Après de nombreuses semaines, ils sont libérés et remis à la Croix-Rouge.
Jean-Pierre embarque à bord d’un navire pour l’Afrique du Nord et débarque à Casablanca (Maroc) où lui et ses camarades sont attendus par des militaires français. Il est transféré à Rabat puis Alger où il choisit de s’engager dans les parachutistes.
Au début de l’année 1944, il rejoint la Grande-Bretagne. Dès son arrivée, il est conduit dans un camp secret de la région de Liverpool pour y être interrogé par les services britanniques. Ces-derniers traquent les espions et recueillent des informations sur l’occupation de la France. Puis, il est dirigé sur un camp d’entraînement à Ringway (région de Manchester).
Avec d’autres français, il suit une instruction intensive, assurée par les britanniques.
Sa formation, d’une durée de quatre mois, est fondée sur la maîtrise du saut en parachute, l’armement et des techniques de type commando.
Les futurs parachutistes comprennent rapidement qu’ils vont appartenir à une nouvelle arme, destinée à des missions singulières.
À la fin de sa formation, Jean-Pierre Laborderie devient parachutiste du Special Air Service (SAS) avec la spécialité de tireur d’élite.
En août 1944, il est parachuté de nuit en Corrèze sur la commune de Bonnefond, au lieu-dit Chadebec (canton de Bugeat). Cette mission en Corrèze, l’opération Marschall, a pour but le harcèlement et la désorganisation de l’occupant : la garnison d’Égletons est l’objectif désigné pour l’équipe. Retranchée dans une école, elle est sérieusement accrochée et immobilisée durant vingt-quatre heures par les parachutistes SAS et le maquis.
L’opération est un succès, d’autant que l’un des avions de l’ennemi, venu appuyer la garnison, a été abattu par un tireur SAS (Guy Chansel).
Fin 1944, son stick regagne la Grande-Bretagne et poursuit son entraînement avant de participer à une mission en Hollande (mission Amherst, avril 1945) : des unités sont parachutées dans la région de Drenthe, derrière les lignes ennemies, afin de préparer l’avancée des troupes canadiennes en Hollande.
Jean-Pierre Laborderie, du 3e SAS, est parachuté dans la région de Assen, aux côtés de son frère Jean-Baptiste qui s’est également engagé au sein des SAS.
À la Libération, Jean-Pierre est parachutiste instructeur puis parachutiste d’essai."
(Mémoires des Résistances-Site du département de la Dordogne
Témoignage audio de Jean-Pierre Laborderie)