Armée d’armistice

Armée d’armistice ou "Armée de Vichy".

Etant donné la constitution de cette Armée d’armistice (Cf. ci-dessous), on retrouve ici essentiellement des cadres de l’Armée française, engagés avant la guerre et nécessaires au bon fonctionnement d’une armée au format imposé par l’occupant. En vue de continuer la lutte en toute discrétion, de nombreux cadres camouflent du matériel puis s’engagent dans la résistance, d’une manière ou d’une autre (en 1940, se constitue le réseau Camouflage du matériel (CDM) puis après l’invasion de la zone sud, l’Organisation de Résistance de l’Armée ORA est créée en janvier 1943). Ils pensent en toute bonne foi être au bon endroit pour continuer la lutte...

L’Armée d’armistice est l’armée qui se trouve placée sous l’autorité du Gouvernement de Vichy après l’armistice du 22 juin 1940 consécutif à la défaite de la France face à l’Allemagne. À la suite de l’armistice, la France n’est autorisée à conserver qu’une armée de « transition » de 100 000 à 120 000 hommes en métropole. Hormis les officiers et sous-officiers, qui sont des militaires d’active, elle ne doit être constituée que d’engagés volontaires. Le service militaire, suspendu, est remplacé par une période de huit mois dans les «  Chantiers de jeunesse ».
Les forces sont bien plus nombreuses au sein de l’Empire français : plus de 220 000 hommes en Afrique (dont 140 000 en AFN (Afrique française du Nord), 65 000 en AOF (Afrique occidentale française), 16 000 en AEF (Afrique équatoriale française) et au Cameroun, 14 000 à Madagascar et Djibouti), 37 700 répartis dans les mandats de Syrie et du Liban (le Levant) et entre 63 000 et 90 000 en Indochine. La Marine conserve 60 000 hommes et l’Armée de l’air environ 80 000 hommes.
Symbole de la souveraineté française qui justifie aux yeux du régime de Vichy une collaboration de plus en plus poussée avec le vainqueur, l’Armée d’armistice est le moyen par lequel Vichy défend sa neutralité vis-à-vis des Alliés et des forces de l’Axe.
Pour les Allemands, l’intérêt de laisser autant de troupes et de matériels (dont l’ensemble des bâtiments de la Marine !) est aussi une façon de laisser à l’État de Vichy une autonomie de défense de l’Empire face aux velléités des Alliés et bien sûr des Français libres.

À partir de novembre 1942, à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord et donc de l’invasion de la "zone libre" par les Allemands, l’Armée d’armistice cesse d’exister. Les unités stationnées en Afrique basculent progressivement du côté des Alliés et forment une partie de l’Armée française de la Libération en rejoignant au combat les Français libres, au sein de la France combattante. Enfin, les unités restées en métropole sont dissoutes sur ordre d’Hitler, le 27 novembre 1942. La procédure de dissolution est exécutée en décembre de la même année.