HERAKLION
Du 8 au 16 juin 1942 - Crète (Grèce)
SAUVER MALTE - JUIN 1942
Première mission pour les hommes du French Squadron.
Début juin 1942, le haut commandement britannique décide d’envoyer deux convois à destination de Malte qui n’a plus de ravitaillement depuis des mois, l’un en provenance de Gibraltar, l’autre en provenance d’Alexandrie.
Harpoon : 6 cargos, 1 croiseur anti-aérien, 9 destroyers, 1 dragueur de mines, 1 cuirassé, 2 porte-avions, 3 croiseurs.
Vigourous : 10 cargos, 1 pétrolier, 5 croiseurs, 26 destroyers, corvettes, dragueurs de mines. Ce dernier aura de grandes chances d’être exposé aux "rapaces" venant des aérodromes de Crète et de Libye.
Afin d’augmenter ses chances de traversée, les instances de la RAF mettent sur pied une opération visant à gêner l’intervention allemande. Mais les bombardements n’ont pas été concluant.
Il est décidé d’employer les SAS du Major Stirling et de les envoyer directement attaquer les aérodromes pour "couper les ailes de la Luftwaffe". Une mission taillée sur mesure pour les hommes du French Squadron.
Un des objectifs est l’aérodrome de Héraklion en Crête (Malem).
L’équipe de SAS
4 français : commandant Georges Bergé , sergent Jacques Mouhot, caporal Jack Sibard et soldat Pierre Léostic.
1 britannique : capitaine George Jellicoe
1 grec : lieutenant Petrakis (originaire de Crète)
Mise en place
Dans le nuit du 7 au 8 juin, la petite équipe embarque à bord du Triton, un vieux sous marin français vendu à l’armée grecque. Les hommes débarquent au Nord-Est de l’île dans la nuit du 10 au 11. Le sous marin a débarqué les canoés de toile trop loin du rivage, ceux ci ont dérivé à l’est de la zone prévue pour débarquer. Après une marche de 25 kilomètres le long de la côte vers l’Ouest, l’attaque est prévue dans la nuit du 12 au 13 juin mais une série de contrariétés poussent les officiers à repousser l’opération.
La journée suivante est consacrée à l’observation de l’aérodrome.
Le capitaine Bergé constate que le gros des appareils est regroupé à l’extrémité sud-est de la piste mais un cantonnement proche de ce secteur de l’aérodrome empêche l’accès.
Après de nombreuses discussions, il est décidé que l’approche finale se fera par l’ouest.
Le coup de main
Une fois la nuit tombée, les hommes s’élancent vers leur objectif. Soudain, une alarme retentit ! La RAF bombarde l’aérodrome. Cette intervention va créer une diversion inattendue mais au bénéfice des SAS. Profitant des explosions et de la mise aux abris des gardes, les 5 hommes collent leurs explosifs sous les ailes des avions stationnés et décampent aussi vite qu’ils ne sont arrivés.
Alors qu’ils s’éloignent, les uns après les autres, les avions sont détruits.
La petite troupe rejoint Petrakis et décide aussitôt de filer vers la côte sud, où ils seront récupérés dans quelques jours.
Au soir du 19, les hommes, malgré une chevauché folle, sont encerclés.
Un villageois collaborateur a prévenu l’occupant de leur présence dans son village. Résistant jusqu’à épuisement des munitions, les hommes se rendent après un court mais intense baroud d’honneur.
Bilan
3 hommes capturés (Bergé, Sibard et Mouhot) et un mort, Léostic, qui devient à cette occasion le premier mort en opération du Free French Squadron du SAS. Il était aussi le plus jeune des SAS, et n’avait pas encore atteint 18 ans !
Jellicoe et Petrakis étant partis à la rencontre de l’agent radio britannique de la résistance crétoise, évitent la capture. Malgré une chasse à l’homme, ces derniers réussiront à rejoindre leur point d’extraction et Alexandrie.
On estime à 21 avions et 4 dépôts de munitions détruits par la petite équipe, principalement des JU 88. La mission des convois ne fut pourtant pas une totale réussite. Vigourous fut obligé de rebrousser chemin tandis qu’une partie seulement de Harpoon atteignit l’île de Malte. Ce qui permit néanmoins à l’île de survivre le temps nécessaire...
La mission des commandos fut quand même une réussite.
La Luftwaffe ne parvint pas à envoyer l’intégralité de ses forces présentes à la rencontre des convois et autre point important, cette action engendra un climat d’insécurité que les Allemands essayeront d’atténuer en mobilisant plus de troupes afin de surveiller les aérodromes.