BERGÉ Georges, Roger, Pierre

Georges Bergé naît le 3 janvier 1909 à Belmont dans le Gers.

Appelé au 24e RI le 10 mai 1929, il effectue son service et décide rapidement de devenir officier de réserve. Il est formé aspirant dès octobre 1929, pour terminer son service en tant que sous-lieutenant en 1930.
Il décide finalement de s’engager en 1933 à l’école de Saint-Maixent, dans l’arme de l’Infanterie, pour en sortir officier d’active en 1934. Curieux, il tentera l’aventure des parachutistes au sein de l’Armée de l’air entre 1937 et 1938 au sein du 601°GIA, mais ne pourra aller au bout de la formation de parachutistes à cause d’ennuis de santé.

De retour dans l’Infanterie de l’Armée de terre, il fera la campagne de 39-40 au sein du 13e Régiment d’Infanterie de Nevers. Le capitaine Bergé est blessé le 18 mai 1940 à deux reprises en prenant part à des combats d’avant-postes au sein de son régiment près de Fontaine-au-bois puis Bousies (Nord), alors qu’il mène une contre-attaque victorieuse.
Renvoyé à l’issue des combats en convalescence chez ses parents à Mimizan, un certain 17 juin 1940, il y entend avec son père la demande d’armistice du maréchal Pétain....
Ce moment douloureux passé en présence de son père (victorieux du conflit précédent...), allié à son passage au sein du 601ème GIA en 1937 où il a été initié à la chose parachutiste, le pousse à rejoindre la Grande-Bretagne dès le 21 juin par Saint-Jean-de-Luz, afin de se rendre auprès du général de Gaulle pour lui soumettre l’idée de créer la 1ère Compagnie parachutiste des Forces françaises libres. Le mythe est né !!

Retour sur l’histoire de cette création

Le 29 septembre 1940, par ordre général n° 765, la 1ère Compagnie d’Infanterie de l’Air est constituée auprès des Forces françaises libres, commandée par le capitaine Georges Bergé.
Le 30 novembre, les premiers éléments de la 1ère CIA sont en stage à Ringway où ils obtiennent leurs brevets de parachutiste, puis ils suivent une formation au sabotage en vue d’actions en France.
Du 15 mars au 5 avril 1941 sous couvert du SOE, le capitaine Bergé, le sous-lieutenant Petit-Laurent, les sergents Forman et Joël Le Tac et le caporal Renault réalisent l’opération SAVANNA, première mission armée parachutée sur le territoire français occupé.
Du 11 au 12 mai 1941, les sous-lieutenants Forman, Cabard et Varnier sont parachutés dans la région de Mimizan (Landes) pour l’opération JOSEPHİNE B.

En mai 1941, la 1ère Compagnie d’Infanterie de l’Air devient 1ère Compagnie Parachutiste avec un peu moins de cent hommes dont dix officiers.
Le 3 août 1941, le gros des éléments de la 1ère CP part pour Damas à bord du S/S Cameronia. Le reste de la Compagnie, sous le commandement du Capitaine René Weill, est déjà affectée ou détachée aux services spéciaux (bientôt renommés BCRA) en vue d’actions clandestines en France occupée.
En octobre 1941, la 1ère Compagnie Parachutiste, devient la 1ère compagnie de chasseurs parachutistes (1ère CCP).
A force de persévérance, le capitaine Bergé arrive à faire affecter sa compagnie d’une cinquantaine d’hommes impatients d’en découdre auprès du déjà renommé SAS (special air service) de Stirling, alors stationné à Kabret (aussi appelé Kabrit) à compter du 31 décembre 1941.
Les Français libres de la 1ère CCP forment alors le Free French Squadron au sein du SAS du Capitaine David Stirling. L’aventure des SAS FFL dans le désert d’Afrique du Nord peut commencer.

L’ entraînement SAS du Free French Squadron dure plus de 5 mois, avant qu’il puisse être engagé dans sa presque totalité dans une opération d’envergure, visant à attaquer simultanément tous les aéroports allemands de Libye et de Crète, autour du 13 juin 42. Dans cette opération, les trois-quarts des objectifs sont confiés aux équipes SAS françaises !
Parmi ceux-ci, l’équipe du capitaine Bergé (qui accepte de porter ses galons de commandant pour cette première mission, comme il se l’était promis) est chargée d’attaquer l’aérodrome d’Héraklion sur l’île de Crète, après une infiltration par sous-marin !
L’opération est en elle-même une réussite (au moins une vingtaine d’aéronefs allemands détruits), même si l’équipe française du commando SAS paie ce succès au prix fort : la mort du SAS Léostic et la capture des trois autres Français de l’équipée, le commandant Bergé, le sergent Mouhot et le caporal Sibard.
Ils sont tous les trois emmenés en captivité et Georges Bergé finit enfermé dans la tristement célèbre forteresse de Colditz jusqu’à la fin de la guerre.

Après guerre, le commandant Bergé reprend du service au sein de l’Armée de terre, comme spécialiste des troupes aéroportées. Il finit sa carrière en tant que général de brigade, en 1962.

Le général Bergé est considéré par Stirling lui-même comme un des co-fondateurs du SAS en Afrique du Nord, tant la contribution française à cette force spéciale a été importante au tout début de 1942, moment critique pour les Britanniques qui étaient descendus très bas en terme d’effectifs.

Publiée le , par Citronnelle, Vigie, mise à jour

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Sources - Liens

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